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Campagne du Soldat Léonard DENIZOU

50éme Régiment d'Infanterie







Léonard DENIZOU est appelé à l'activité le 7 octobre 1910. Il rejoint en tant que 2ème classe,le 50ème Régiment d'Infanterie basé à la caserne Bugeaud à Périgueux. Il passe à la réserve le 8 novembre 1913. Un certificat de "Bonne conduite" lui étant accordé.

Il est rappelé le 1er août à la déclaration de la guerre et rejoint son Régiment dès le 3 août 1914.





La mobilisation se termine le 4ème jour à midi, soit le 5 août. Le 6 août le Régiment se met en route par voie ferrée en 3 éléments de transport qui quittent Périgueux. Le 1er élément débarque le 7 août à 16h33 à la gare de Villers Dancourt qu'il quitte à 18h pour aller cantonner à Charmontois le Roi. Le 2ème élément débarque à Givry et cantonne le même jour à Rémicourt qu'il quittera le 8 août pour aller cantonner à Belval. Le 3ème élément débarque également en gare de Givry et quitte cette localité pour aller cantonner à Charmontois l'Abbé.


Le mardi 11 août le Régiment quitte ses cantonnements pour se rendre à Parois, Brabant en Argonne, Aubréville, Courcelles et Clermont en Argonne. Le 12 août une demie section est envoyée à la cote 248, une autre à la croupe située à 900m à l'ouest.


Le 15 août la Division se porte en avant entre Sassey sur Meuse et Romagne.



Le 16 août la Division continue son mouvement et le Régiment reçoit l'ordre de cantonner à Laneuville sur Meuse et Cesse.A 13h le mouvement en avant est repris et le Régiment se rend à Malendry et Villy en passant par Cesse, Luzy, Martincourt, Inor et Bois d'Inor.

Le 22 août marche à l'ennemi avec mission nettement offensive. l'itinéraire Florenville, Forêt d'Herbemont, Saint Médard, Névraumont, Mogues, La Douane, Florenville mène les troupes à passer la frontière belge à Williers. A Florenville le Régiment est reconstitué. Le Régiment se heurte à l'ennemi à Névraumont. Après une attaque menée très vivement suivie d'un assaut, le village est enlevé et l'ennemi en fuite. Vers 18h le Régiment reçoit l'ordre de diriger une nouvelle attaque sur Rossart qui sera pris.

A 3h30 le Régiment quitte son bivoauc avec mission de prendre une position défensive au sud d'Orgéo. Suite à une violente cannonade, il se replit sur Chassepierre. Enfin vers 21h il cantonne à Matton


Le 24 août 1914 se trouvant avec sa Compagnie au combat de Matton (Ardennes) a été atteint de plaie de la jambe gauche. La lésion siège sur la face externe du tiers moyen, elle intéresse la peau et le tissu cellulaire.


Le 25 août le Régiment quitte Mouzon et se porte sur Pourron. le 26 août alors qu'il faut résister dans la zone de Givodeau et Yonck le Régiment passe la nuit sous un bombardement de l'artillerie lourde allemande. Le 27 août l'ennemi passe la Meuse au pont de Rouffy, de ce fait le 50ème reçoit l'ordre de se replier sur la Harnoterie Belle Epine.

Le 28 août un combat violent s'engage, à 13h l'ennemi est chassé de ses positions. Malgré ce succès la Brigade doit se replier et se porter sur la Besace. Le 31 août elle tiendra fortement le Bois de Chesne qui est violemment arrosé par l'artillerie allemande. Malgré de nombreuses pertes nos troupes ne bougent pas. Le 1er septembre le repli s'effectue sur Quatre Champs. Le soir même le Régiment cantonne à Somme Py


Le 2 septembre, dans l'après midi, l'ordre est donné de réoccuper Sainte Marie à Py. Un combat très rude s'engage, les Allemands ont incendié le village, alors que le combat semblait terminé et l'ennemi complètement arrêté et démoralisé, le combat reprend vers minuit. S'en suit la perte de 3 Officiers et une centaine d'hommes.

Le 3 septembre, à 3h, les hommes quittent Saint Hilaire le Grand et vont se reformer sur le Camp de Châlons. A 6h le Régiment gagne Suippes en passant par la ferme de Jonchery. La marche se poursuit vers Pogny en passant par Saint Etienne au Temple, Châlons, Montcetz. A peine arrivé à Pogny il doit poursuivre sur la Chaussée sur Marne.

Le 4 septembre le Régiment franchit la Marne à la Chaussée et rejoint Châtel Raould en passant par Songy Pringy, Drouilly, Loysy sur Marne, Blacy et Glannes Courdemanges. Enfin il cantonne à Sonsois et Chapelaine sous Margerie.


Le 6 septembre tenant la route de Courdemanges à Margerie Haucourt, le 12ème Corps d'Armée se reconstitue dans la région d'Aulnay. Le 7 septembre la route est reprise direction Domprot en passant par Braux le Petit, Braux le Grand, Pars les Chavanges, Petit Fontenay et Saint Léger sous Margerie. Un repos à Domprot s'impose et un état des pertes du 22 août au 7 septembre est établi, soit 31 Officiers, 98 Sous Officiers et 1478 Soldats.

Le 8 septembre le Régiment s'installe à Le Meix Tiercelin et Humbauville. Pendant la nuit Humbauville est attaqué, pris par les Allemands et immédiatement repris par les Français.



Le 9 septembre une offensive générale est décidée, le but étant de s'emparer de la ferme de Sompuis, de la ferme et du bois de la Galbodine. Sous un feu violent d'artillerie, deux Bataillons progressent lentement, ils subissent de grosses pertes et couchent sur leur position. Au petit jour du 10 septembre 1915 l'offensive est reprise, le mouvement en avant se continue jusqu'à la hauteur de la Galbodine où se trouvent encore de nombreux Allemands.

Le 11 septembre reprise de l'offensive, objectif Signal de Veauberteau. La marche se poursuit sans incident jusque sur les hauteurs de Coole où des troupes ennemies occupent des tranchées, l'ennemi fuit. Arrivées sur la position les troupes font une halte avant de poursuivre jusqu'à Togny aux Boeufs où elles s'installent et cantonnent.


Le 12 septembre départ de Togny aux Boeufs, la Marne et le Canal sont franchis à la Chaussée et un rassemblement est prévu à l'est de Coulmier. A 11h départ vers Saint Amand sur Fion, Lisse. A 12h30 grande halte et départ à 14h vers la Cense des Prés, Bonne, La Mothe Herlon.

Le 13 septembre le Régiment atteint Somme Bionne que les Allemands ont évacué sans combat, et y cantonne. Le 14 septembre 14 voitures du train sont mises à la disposition du Corps d'Armée pour transporter les hommes vers Warguemoulin et Laval. Le 50ème RI se rassemble dans le ravin situé au nord-ouest de Laval avant de se diriger vers Saint Rémy sur Bussy. Le 17 septembre il bivouaque à la ferme Jonchery. Le 18 septembre il se remet en marche, traverse le camp de Châlons en destination du Bois du Polygone de l'Ecole Normale de Tir.

Après une courte halte, ordre est donné de reconnaître les tranchées à hauteur de la Ferme Saint Hilaire. De plus deux Bataillons gagnent la Chaussée Romaine par la route de Mourmelon le Grand à Auberive. Le 19 septembre Auberive est attaqué. Si cette attaque est considérée comme étant secondaire, l'attaque principale se situe à l'Epine de Védegrange.


Le 26 septembre une violente attaque canonnade allemande est déclanchée, elle engendre un certain trouble dans nos rangs.

Le 29 septembre suite à une vive canonnade et fusillade l'ennemi attaque mais est rapidement repoussé. Toute la journée une canonnade précise et nourrie est dirigée par l'ennemi en particulier sur l'Auberge de l'Espérance. Ces tirs font 7 tués et 98 blessés.


Le 30 septembre le village d'Auberive brûle. L'artillerie allemande poursuit ses tirs avec de plus en plus de précision. Les pertes sont considérables principalement en ce qui concerne le 1er Bataillon. Elles s'élèvent parmi les Officiers tués à 3 blessés et 1 disparu, 5 sous Officiers tués 8 blessés et 4 disparus, 100 soldats tués, 238 blessés et 69 disparus.

Les jours suivants il est demandé de garder les positions et de les consolider.

Le 6 octobre le Régiment est relevé et va se mettre au repos au Camp de Châlons. Arrivé à Mourmelon le Régiment est renforcé de 600 hommes et 5 Officiers. Repos jusqu'au 10 octobre, date à laquelle ordre est donné de rejoindre les tranchées devant Auberive. Aucun incident majeur n'est à signaler les jours suivants. la relève a lieu le 15 octobre.


Le 18 octobre le 50ème relève les hommes du 9ème Corps d'Armée entre le chemin de Prosnes et la route de Thuizy à Nauroy. La tête de colonne atteindra la croisée de la route de Reims avec le chemin de Sept Saulx à Prosnes. Rien à signaler jusqu'au 29 octobre.

Le matin du 29 octobre l'artillerie allemande se fait entendre. Aucune opération ne s'en suit.


Escarmouches après escarmouches les hommes restent dans les tranchées afin de les améliorer. L'approfondissement et l'organisation des tranchées sont poursuivis jour et nuit sans qu'il y ait de faits remarquables jusqu'au 11 janvier 1915, date à laquelle le Régiment est relevé et va cantonner à Mourmelon le Petit.

Le 28 février 1915 le 50ème va cantonner à Baconnes et à Sept Saulx.

Le 13 mars l'ennemi manifeste une activité inaccoutumée par des tirs d'artillerie constants. Le 23 mars les hommes quittent Mourmelon pour se rendre à Cuperly où ils restent pour la journée et gagner ensuite Courtisols, Marson et Vésigneul.

Le 27 mars, embarquement en train pour Saint Germain la Ville et Pagny sur Meuse. Ils vont ensuite cantonner à Sorcy et Void.

Le 31 mars départ pour Mesnil la Tour et Andilly. le 2 avril le 50ème se porte sur Villers en Haye où il cantonne.

Le 7 avril il se porte sur l'Auberge Saint Pierre par Griscourt et la Forêt de Puvenelle. la route est pénible en raison de la pluie et de la boue. Dès leur arrivée deux Bataillons se portent l'un à Martincourt et l'autre à Manonville.

Les 16 au 20 avril l'artillerie ennemie a fait subir un bombardement intense entraînant des pertes importantes .

Le 23 avril le 50ème relève le 108 dans le secteur de Fey sur Haye et Régneville. les travaux d'entretien des tranchées se font sous une canonnade très intense. le Régiment est relevé le 27 avril mais remonte dans les tranchées face à Régneville le 2 mai.





De relève en relève, de retour en retour aux tranchées , le Régiment occupe la région de Martincourt, Gégoncourt et Mamey jusqu'au 31 mai date à laquelle il cantonne à Gondreville.

Le 15 juin embarquement à la gare de Foug en direction d'Amiens, suivi d'un cantonnement de concentration à Montonvillers que le Régiment gardera jusqu'au 19 juillet.

Le 19 juillet départ en voitures en direction de Monplaisir en passant par Flesselles, Valheureux, Landas et Maifer.


Le 21 juillet nouveau départ en autos pour Auxi le Château et Doullens pour finalement cantonner à Habarcq. Le 2 juillet 1915 le 50ème s'installe au cimetière de Neuville Saint Vaast

Le 26 août les troupes évacuent Noyellette pour se porter sur Bellavesnes et cantonnent de nouveau à Habarcq. Jusqu'au 25 septembre le Régiment monte au front et vient en repos au cantonnement quelques jours. Des pertes sensibles sont à constater.

L'attaque est prévue pour le 25 septembre 1915 à hauteur de la route Neuville - Thélus. Elle est déclenchée à 12h25. La plupart des unités traverse la zone de barrage d'artillerie allemande avec gaz suffocants. Dans la soirée l'objectif est atteint, les tranchées ennemies sont prises, de nombreux Allemands sont tués.


Le 26 septembre 1915, nouvelle attaque que l'artillerie prépare. Il faut atteindre la tranchée du Losange près de la route Neuville - Thélus. La bataille fait rage, les pertes sont importantes. les hommes sont fatigués.

Le combat se poursuit le 27 septembre 1915. Il est impossible de poursuivre, l'ordre est donné d'aller cantonner à Maroeuil. Les pertes sont importantes, 50 tués, 158 blessés et 13 disparus pour la journée du 25 septembre, 78 tués, 194 blessés et 37 disparus pour celle du 26 septembre et enfin 8 tués, 18 blessés et 6 disparus le 27 septembre 1915.

le 28 septembre, dans la soirée, il quitte le cantonnement de Maroeuil pour aller à Agnez les Duisans ; il repart le 29 septembre, à 7 heures, pour Lignereuil et Blavincourt. Le 30 septembre, il fait une étape de plus de trente kilomètres pour atteibdre Roclincourt.

Ainsi, sans avoir pris aucun repos, après les dures journées d’attaque, le Régiment se trouve de nouveau en ligne dans un secteur généralement assez bombardé, très démoli, dans lequel les tranchées et boyaux manquent de profondeur. Il se met de suite au travail et, malgré les pertes (17 tués, 19 blessés en quatre jours), il a réalisé une amélioration sensible.

C’est là, avec quelques légères modifications de front, que le régiment va passer l’hiver de 1915-1916, soutenant sans faiblir une terrible lutte, à la fois contre un ennemi agressif, qui, lorsqu’il n’osera plus tenter d’attaquer en terrain découvert, commencera la guerre de mines, et contre la boue.

Jusqu’à la fin octobre 1915, le commandement conserve des intentions offensives : on ne place point de fil de fer devant la première ligne, au contraire on fait des travaux d’avance. Mais le 30 octobre 1915, à la pointe du jour, de grosses torpilles éclatent simultanément sur toute notre ligne de guetteurs qui, presque en même temps, est submergée par plusieurs vagues d’assaut très denses, pendant qu’un barrage intense est déclenché sur tout le secteur. Les allemands sont rapidement arrêtés ; des contre-attaques incessantes pendant toute la journée et le lendemain nous rendent la plus grande partie du terrain perdu, d’ailleurs peu important.

L’artillerie allemande est très active, les premières lignes souffrent des grenades à fusil et des « seaux à charbon », mais l’infanterie ennemie paraît avoir perdu toute intention agressive. D’ailleurs, pour eux, comme pour nous, arrive un nouvel ennemi : la pluie qui, dans la terre extrêmement fine et grasse des vergers de Neuville, menace de destruction rapide toutes les organisations, cause l’éboulement des parois, transforme les tranchées et boyaux en lits de boue épaisse dans laquelle on s’enfonce jusqu’aux cuisses et où l’on risque de s’enliser. Au commencement de décembre la situation créée par la boue devient inquiétante. Malgré tous les renforts, le 10 décembre 1915, la circulation est interrompue : les premières lignes sont menacées de manquer de ravitaillement ; il y a de nombreux pieds gelés. Et, par surcroît, il y a des indices certains que les allemands ont creusé des mines sous la ligne des guetteurs.

Ce sera la même situation pendant tout le mois de décembre 1915 et le mois de janvier 1916. Aux mines allemandes, sont opposées des contre-mines ; les tranchées menacées sont en partie évacuées. Le séjour au secteur est de huit jours ; quand vient la relève, on éprouve un grand soulagement certes, mais que la marche est pénible pour ces hommes dont la plupart ont les pieds tuméfiés, qui portent un sac surchargé et dont les vêtements, capote, culotte, molletières, les couvertures et toiles de tente, les musettes sont encore alourdies par la boue formant sur toutes choses un enduit épais! On se traîne en geignant jusqu’à la chaussée Brunehaut.

Le 25 janvier 1916, au sixième jour de repos, le régiment est alerté, puis embarqué en auto, débarque à Ecoivres et gagne Maroeuil et environs. Les mines ont sauté, creusant des entonnoirs énormes. Le secteur est de plus en plus agité ; c’est la lutte continuelle pour les entonnoirs.

Et le régiment s’éloigne définitivement de cette région où il a connu de si rudes journées, où il a lutté si héroïquement, sans défaillance, pendant plus de cinq mois.



Verdun - du 5 avril 1916 au 25 juin 1916 .


Quelques marches, embarquement à Frévent, débarquement à Ailly sur Noye et à partir du 18 mars 1916, repos dans la région d’Esclainvillers, Sourdon, Chirmont. Dans l’esprit de tous, c’est le grand repos, un mois de moins. Mais le 30 mars 1916, nouvel embarquement. Comme toujours, la destination est inconnue, mais personne ne doute que ce soit Verdun. En effet, on débarque à Demange aux Eaux (Nord de Gondrecourt) et le régiment le 1er avril au soir, occupe les cantonnements de Hévillers, Villers le Sec, Traveray, le 5 avril il s’installe dans le secteur de Charny qui est à peu près complétement dépourvu d’organisation défensives. Il faut tout créer et vite : tranchées, boyaux, défense du village. Commencé immédiatement, le travail se poursuit nuit et jour. Protégé par la Meuse qui, devant la côte du Talou, infléchit son cours vers l’ouest, le secteur n’a guère à craindre d’attaque par surprise, mais les bombardements, notamment sur le village et la gare de Charny, sont fréquents et parfois terribles. Le 19 juin 1916, le P.C. du Colonel, établi dans une carrière à hauteur de l’ouvrage de Charny, est l’objet d’un tir de destruction par obus de très gros calibre. Le séjour dans la zone de Verdun dure jusqu’au 25 juin 1916.

Dans cette longue période, le 50ème Régiment d'Infanterie n’a ni attaqué ni été attaqué, mais il a fourni une somme de travail énorme, tantôt dans son secteur, tantôt sur la rive droite de la Meuse (à l’ouest de Thiaumont ou sur la cote de Froideterre). Il n’a joui que de deux courts repos, au bivouac, dont le premier, fin avril, commencé dans la boue épouvantable du bois de Nixéville, s’est terminé par un séjour pénible à la citadelle de Verdun, séjour d’ailleurs coupé par les travaux sur la rive droite. Enfin et surtout peut-être, il a assisté chaque jour, bien placé pour cela, aux terribles préparations d’artillerie allemandes, aux attaques. Il a suivi avec une inquiétude profonde les fluctuations de la première ligne, les indices de l’avance allemande. Sans être très grave, ses pertes comptent 153 tués ou blessés dont 5 officiers.



L'Aisne - du 18 juillet 1916 au 15 septembre 1916 .


Il va prendre dans l’Aisne le secteur d’Oulches : bonne organisation défensive, bons abris, artillerie peu active, quelques minenwerfer certains jours plus actifs. Mais là comme partout où il passe, le 50ème travaille, améliore, crée même sur toute l’étendue de son front une tranchée, calquée à bonne distance d’assaut, sur le tracé de la première ligne allemande et pouvant servir de tranchée de départ.

Les Allemands occupent une position dominante, mais les ravins profonds, les bois permettent de circuler sans être vu. Secteur de repos, où, au surplus, on commence à connaître les coopératives avancées si appréciées de tous. Le séjour y dure jusqu’au 15 septembre 1916. Instructions et manœuvres au camp de Dravegny, études des nouvelles formations d’assaut, préparation à l’entrée dans la bataille de la Somme. Le régiment n’entrera en secteur à Barieux que le 25 novembre 1916, après avoir exécuté pendant un mois environ des travaux de défense sur le territoire avancé du camp retranché de Paris (Coeuvres et Valsery).



La Somme - du 25 novembre 1916 au 3 février 1917 .


Barieux est situé au fond d’un ravin orienté ouest-est qui aboutit à la Somme. Des deux flancs du ravin, l’ennemi a des vues d’enfilade sur nos lignes, mais il en est de même pour nous. Des deux côtés il faut éviter avec soin de se montrer, car mitrailleuses et canons sont aux aguets. Or leur densité est grande, leur activité aussi. On travaille à l’équipement du secteur, à l’étude détaillée du terrain. Chaque bataillon reconnaît sa zone d’action, puis on va au repos, dans les camps près de Cappy et de Morcourt. Le temps est mauvais, la pluie a transformé ces camps en champs de boue et elle continue à tomber. Le 50ème attaquera en première ligne. Ce sera une grande attaque d’ensemble appuyée par une très puissante artillerie.

Déception générale, le 10 décembre 1916, on n’attaque plus. Il ne s’agit plus que de lutter d’abord contre la boue, plus tard contre un froid terrible. Et cela durera pendant les mois de décembre et de janvier, avec de temps en temps de violents bombardements par torpilles et obus toxiques et les tentatives de quelques reconnaissances ennemies convenablement reçues.

Le 3 février 1917, le 50ème quitte définitivement le secteur



Maisons de Champagne - les 8, 9 et 10 mars 1917 .


Deux étapes à pied après relève, huit jours à Camon (prés d’Amiens), par un froid terrible et sans moyens de chauffage et embarquement. Débarquement le 15 février 1917 à Valmy, cantonnement à Hans et Somme Tourbe. Mais les Allemands viennent d’attaquer dans le secteur de Maisons de Champagne. Ils ont obtenu un succès qui, entre autres avantages, leur donne un observatoire important (côte 185). Pour parer à une avance plus grande, le commandement n’a guère sous la main que le 50ème qui vient de débarquer. Deux bataillons se portent donc dans la nuit du 15 au 16 février 1917 au camp des Pins, situé un peu au sud de Minaucourt, prêts à intervenir, grenades distribuées. Ils n’ont pas à intervenir et rentrent au cantonnement de Hans dans la nuit du 17 au 18 mars. Mais le 25 mars 1917, le régiment prend à son compte le secteur sur lequel s’est produit l’attaque. C’est pour l’organiser, évidemment ce secteur est en bien mauvais état, la tranchée de première ligne n’est même pas continue, les organisations anciennes sont démolies.

Le 2 mars 1917, les ordres sont totalement changés ; il faut reprendre le terrain perdu par les prédécesseurs. Le 50ème est chargé de cette mission ; il aura trois jours pour s’y préparer à l’arrière. Avant la relève, l’occupation du secteur est modifiée conformément au dispositif d’attaque. En hâte on crée les dépôts de munitions, d’outils, de matériel. Trois jours pour se préparer, ce serait suffisant s’il faisait beau. Mais le 5 mars 1917 il neige.

L’attaque, fixée au 8 mars 1917. On ne se dissimule point que, pour enlever sur un front de 1500 mètres une position jalonnée par des ouvrages munis de solides abris (comme l’ouvrage Guerlais, l’ouvrage Gallois, le réduit de Maisons de Champagne), défendus par de nombreuses mitrailleuses et, on peut le craindre par toute l’artillerie qui a servi à l’attaque, il faut des moyens matériels puissants.

Dans la nuit du 6 au 7 mars, le régiment reprend le secteur. Il y a peu d’abris, certaines unités n’en ont pas du tout. Il faut donc s’installer dans la tranchée même par un froid très vif et, de jour, il faudr éviter tout mouvement pour ne pas déceler la densité d’occupation. Le 7 mars au matin, il neige. La préparation commence, les destructions sont poursuivies toute la journée avec des moyens réduits. L’ennemi réagit assez peu. Elles sont reprises avec plus de violence le 8 mars 1917, dès le jour. Le temps est toujours aussi mauvais, la tempête de neige augmente d’intensité, il fait un vent très fort. Aucun ballon ne peut tenir l’air, aucun avion ne peut voler. Quelques coups courts de 155 et de 75 causent des pertes dans la tranchée de départ, surtout au bataillon de droite, où toute une section, y compris l’officier est enterrée dans un abri par un de ces coups malheureux. Vers 13 heures, les allemands déclenchent un tir de contre-préparation dont les coups précis suivent les tranchées pour un écrasement méthodique.

Il y a là un ensemble terrible de mauvaises conditions. L’attaque est pour 14h40. Les trois bataillons sont sur le terrain, marchant en vagues régulières, en un ordre parfait. La plupart des objectifs sont atteints : Maisons de Champagne, ouvrage Gallois, avancée de l’ouvrage Guerlais. Les prisonniers affluent vers l’arrière. Mais l’attaque sur la côte 185 a été prise sous un feu violent de mitrailleuses qui, dès le départ lui a fait subir des pertes importantes et finalement l’a arrêtée avant qu’elle ait pu aborder la tranchée de Posen. A gauche, la partie nord de Guerlais est entourée de fils de fer intacts, défendue par une garnison munie de mitrailleuses nombreuses, bien approvisionnée en grenades ; devant cet ouvrage les assaillants ont été décimés sans résultat. Mais on compte sur le combat à la grenade pour compléter partout la conquête. La contre-préparation allemande s’est transformée très vite après l’instant de l’attaque en un violent barrage.

L’infanterie allemande a l’avantage de pouvoir se mouvoir à l’abri des vues en arrière du mouvement de terrain de la cote 185. Cela lui permet de préparer aussitôt des contre-attaques appuyées d’une façon précise par l’artillerie que règle admirablement l’observatoire de 185. Le combat à la grenade, les corps à corps durent toute la soirée du 8 mars et toute la nuit.






Le soldat Léonard DENIZOU est porté disparu lors de la bataille de Maisons en Champagne le 8 mars 1917

Il est inscrit au tableau spécial de la médaille militaire à titre posthume et est décoré de la Croix de Guerre étoile d'Argent.